À bientôt un mois de la célébration de son premier anniversaire au pouvoir, le nouveau régime Diomaye/Sonko est en grande difficulté, là où cela fait le plus mal : au niveau des finances publiques.
Pourtant, Macky Sall a laissé au Sénégal une signature respectée, qui a permis de contracter des dettes pour bâtir l’une des infrastructures routières, urbaines et rurales les plus impressionnantes de la sous-région : autoroutes, stades, ponts et autoponts, aéroport, etc.
Sans oublier la solution apportée à l’épineux problème de la fourniture électrique aux ménages et aux entreprises. Un record en Afrique de l’Ouest, où le Sénégal vend de l’électricité à ses voisins.
Un tel héritage a été transmis dans un contexte de dévolution démocratique du pouvoir : tout le monde a vu les images de la réception du duo Diomaye/Sonko au Palais présidentiel par Macky Sall, que ses deux hôtes ont embrassé.
C’était il y a un an !
Depuis, Sonko a changé de fusil d’épaule pour diaboliser le prédécesseur de Diomaye, inventant un narratif sorti de son imagination fertile de populiste.
« L’héritage est mauvais, les finances publiques dilapidées, la situation financière du pays explosive. »
Pourquoi un tel virage, qui a plus décrédibilisé le nouveau duo qu’autre chose ?
D’abord parce que ce narratif est faux et, ensuite, parce que tout ce qui est excessif est insignifiant.
Mais, une fois la « bombe factice du carnage financier » dégoupillée, il faut apporter des preuves.
On attendra des mois pour qu’enfin le rapport de la Cour des comptes soit publié. Signé par personne !
On y trouve des contradictions et des affirmations non étayées à foison.
On comprend pourquoi il a tant tardé à être fignolé et publié.
Pourquoi emprunter ce chemin tortueux qui a ridiculisé ses rédacteurs, les exposant à un déluge de réfutations pertinentes, notamment avec les obus de Malick Ndour, qui s’est révélé au public en faisant étalage d’une expertise remarquable pour réduire à néant ce rapport mort-né.
L’argument massue que croyait avoir Sonko, à savoir que l’ancien régime aurait vendu des immeubles appartenant à l’État, a fondu comme neige au soleil :
OUI, L’ÉTAT A VENDU LES IMMEUBLES DE L’ÉTAT À L’ÉTAT LUI-MÊME !
La société COGEPA, qui a hérité des immeubles, appartient à l’État à 100 %.
Tel est pris qui croyait prendre, l’arroseur arrosé !
KO debout, Sonko en est resté aphone pendant des jours, laissant ses lieutenants encaisser l’uppercut de Ndour et les rafales de coups d’Alioune Ndoye, dans un siège de l’APR aux anges.
Le rapport, qui devait décrédibiliser l’ancien régime, a mis à nu le nouveau, révélant son incompétence et ses limites abyssales.
Il aurait été plus simple d’envoyer à Macky Sall et à ses anciens ministres des Finances des émissaires pour qu’ils les coachent discrètement afin de sortir des difficultés financières.
Ce serait faire preuve d’humilité et jouer la carte de la réconciliation nationale et de l’unité.
Cependant, il n’est pas encore trop tard pour renouer le fil du dialogue, comme lors de cette fameuse visite aux embrassades au Palais.
Comme au temps des négociations au Cap Manuel, suivies du vote de la loi d’amnistie.
Soit dit en passant, cette loi sera-t-elle abrogée ou pas ?
Le procès par contumace aura-t-il lieu ?
Le slogan des « 400 000 francs CFA à rembourser à chaque Sénégalais » est-il encore d’actualité ?
Sur les questions financières, l’ancien directeur de la Programmation budgétaire et actuel ministre des Finances, Cheikh Diba, pourrait éclairer la lanterne des Sénégalais sur le vrai-faux ou faux-vrai carnage financier.
Il faut se rendre à l’évidence : la chasse aux sorcières mène à une impasse et retarde le développement du pays.
La situation économique fait débat et, à la veille du Ramadan, les perspectives ne sont pas rassurantes quant à l’avenir du panier de la ménagère, aux remèdes que le FMI va proposer et aux décisions qui seront prises par un régime gêné aux entournures.
Le premier anniversaire du duo Diomaye/Sonko ne sera pas une fête.
Y aura-t-il un défilé le 4 avril ?
Ce serait un bol d’air frais de voir les braves soldats défiler et les majorettes étaler leur jeunesse admirable.
Cela devrait apporter un peu de fraîcheur dans un pays qui en a bien besoin pour sortir des campagnes électorales sans fin.