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AFRIQUE DE L’OUEST :LA  CEDEAO 50 ANS APRES…

La communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest vient de fêter son cinquantenaire.

C’est une réussite exemplaire sur le continent africain et, même à l’échelle du monde.

Une quinzaine d’Etats ,divisés par les puissances coloniales(pour mieux les dominer  et les exploiter),avaient réussi à se regrouper, à faciliter la liberté des populations à se déplacer  ,sans visa et à commercer avec des accords douaniers négociés, avec des relations politiques souples ,si on peut dire. Pendant un demi siècle !

Même si la communauté économique subissait de multiples faiblesses, notamment en ce qui concerne les échanges commerciaux.

Néanmoins ,le succès était louable et exemplaire ,à l’échelle continentale.

En Afrique centrale la CEEAC ,la SADC en Afrique australe, la CAE, en Afrique orientale ou encore  du Nord,UMA(union du Maghreb arabe),aucune de ces regroupements d’Etats pour favoriser l’intégration économique,  vaincre la pauvreté et renforcer l’unité continentale ,n’a damé le pion à la CEDEAO.

Cette dernière ,avec l’établissement de la carte d’identité biométrique CEDEAO qui est aussi la carte d’électeur ,notamment au Sénégal, avait posé des jalons remarquables qui faisaient la fierté des panafricanistes lucides.

Parce que la CEDEAO avait réussi à restructurer une intégration économique, en ce qui concerne ,par exemple les Etats francophones balkanisés par la France ,après les avoir colonisés et exploités sous les bannières de l’AOF(Afrique occidentale française) et AEF(Afrique équatoriale  française).

Cette balkanisation condamne l’Afrique au sous-développement ,à la misère et cultive les germes des conflits ethniques attisés par les colons.

Malgré les insuffisances ,la CEDEAO était un modèle qui attirait des pays comme le Maroc et même la Mauritanie ,qui en faisait partie, avant de rompre les amarres et de rejoindre l’UMA qui n’a jamais décollé ,à cause de l’hostilité, jusqu’ici ,indépassable entre le Maroc et l’Algérie.

Alger refusant la main tendue du Maroc, en s’arc-boutant sur la question du Sahara occidental ,de manière obsessionnelle.

Malheureusement ,la CEDEAO sera stoppée dans son élan par les putschs  survenus successivement au Mali,  au Burkina et au Niger .

L’arrivée au pouvoir de militaires pouvoiristes  ,férocement anti-démocratiques, a porté un coup terrible à la CEDEAO.

En effet, les  juntes malienne, burkinabe et nigérienne ont ciblé la CEDEAO, l’ont accusé de tous les péchés ,pour la discréditer, et par la même occasion ,pérenniser leur mainmise sur le pouvoir.

Il est vrai que la CEDEAO avait pris des positions fermes contre les putschistes et leur avait intimé l’ordre de définir un moment de transition ,avec elle, et de rendre le pouvoir aux civils.

Dans un premier temps, tout le monde a obéi  et signé des accords avec la CEDEAO .

Mais profitant de l’appui russe et des sentiments anti-français développés dans les populations locales frustrées par les politiques de visas ,en particulier ,les militaires ont mobilisé  des foules téléguidées, pour pousser Paris à quitter les trois pays.

La CEDEAO est ciblée, dans ce mouvement, comme « une alliée » de la France.

Avec le retrait pur et simple de ces trois Etats de la CEDEAO, sans vote référendaire, les militaires ont opéré un autre coup d’Etat qui en dit long sur leur volonté de monopoliser le pouvoir, quitte à enfoncer le Mali, le Burkina et le Niger, encore davantage dans l’insécurité et le misère.

Dans la dictature !

Cette saignée ternit la célébration du cinquantenaire, même si les trois Etats qui ont créé l’alliance des Etats du Sahel(AES),ont renoué le fil du dialogue avec la CEDEAO.

Malgré cette situation déplorable ,la CEDEAO reste dans la bonne démarche, celle de l’intégration économique et de la démocratie.

Les Etats africains balkanisés n’ont aucune chance de s’émanciper économiquement.

Les dirigeants politiques qui attaquent la CEDEAO, ou sont sans vision ,ou préfèrent la dictature. Comme mode de gouvernement politique !

Les militaires au pouvoir à Bamako ,à Ouagadougou et à Niamey ,sont des anti-modèles, ils n’ont aucune compétence pour développer ces Etats.

Dans chacun de ces pays, des coups d’Etat militaire ont déjà eu lieu, à plusieurs reprises.

Et ont accouché de plus de misère et de recul démocratique. Jusqu’à ce que les peuples se révoltent et les chassent.

Des mouvements populaires sont constatés ,ces derniers temps,  et finiront par repousser les hommes  en kaki dans les casernes.

Et redonner un nouveau souffle à la CEDEAO qui est une vraie chance pour l’Afrique de l’Ouest.