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LEYTI NDIAYE, PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATIONSÉNÉGALAISE DE TENNIS«Il nous faut réunir unemasse critique d’adhérentsautour du tennis »

Élu à la tête de la Fédération sénégalaise de tennis, Leyti Ndiaye
entend impulser une nouvelle dynamique à une discipline en perte
de vitesse depuis l’âge d’or des années 80. Dans cet entretien, il dévoile
ses priorités, diagnostique les maux du tennis sénégalais et esquisse
les solutions pour relancer la formation, redonner vie aux infrastruc
tures, et populariser un sport encore perçu comme élitiste.
Membre de la fédération sénégalaise de
tennis (FST) de longue date, vous venez
d’ en prendre les rênes.
Quel est votre premier objectif pour re
dynamiser la discipline ?
Sans hésiter, je dirais : se donner les moyens
de mettre en place un management efficace
pour administrer l’activité tennistique et réunir
autour du Tennis une masse critique d’adhé
rents bénévoles suffisamment motivés pour
aider au développement de la discipline.
Il est indispensable d’y aller avec méthode
et sans précipitation.
Cette priorité se décline en actions énumérées
de manière non exhaustive ci-dessous :
( – Revoir les textes – Optimiser les renions
par à la mise en place de plans d’actions dy
namiques – Lancer une vaste campagne de
recensement des pratiquants et les intégrer
dans un système de classement international -WTN – Identifier l’ensemble des techniciens
et les classer par catégories afin de connaitre
les besoins en formation et de programmer
des séances de formations – idem pour les
arbitres – Faire un diagnostic des écoles de
tennis et élaborer une stratégie de redyna
misation- Au niveau des infrastructures, re
censer les endroits ou des courts de tennis
existent et aider a créer autour un écosystème
d’activités tennistique- Récupérer certains
courts distraits à l’utilisation du tennis, mais
surtout faire barrage, autant que faire se peut,
à toute nouvelle velléité d’accaparement de
surfaces de jeux – Digitaliser nos process et
améliorer la perception du tennis à l’aide de
moyens efficaces de communication ).
À la fin des années 80,Yaya. Doumbia,
Thierno. Ly, Abou et Fadel. Berthe ont
porté haut l’étendard du tennis sénéga
lais sur le plan international avec des suc
cès retentissants en coupe Davis(victoire
contre la Norvège).
Depuis la discipline végète, même si
Dakar continue d’abriter des compéti
tions internationales d’envergure.
Quel est votre diagnostic ?
L’organisation des J30 et J60 est une bonne
chose dans la mesure où elle permet au ten
nis sénégalais de garder un contact dans le
domaine évènementiel avec le tennis inter
national . C’est aussi un moyen d’émulation
pour nos jeunes joueurs même si leur parti
cipation à ces tournois reste encore modeste
à mon sens.
Il ne faut cependant pas oublier que les
joueurs qui nous représentent aujourd’hui
en coupe d’avis et en Billie jean King dans
une moindre mesure, ont joué ces tournois.
Dans un futur proche, il nous faut, grâce aux
actions qui seront mis en place, arriver à pla
cer davantage de jeunes dans ces tournois
et espérer de bonnes performances pour
avoir des chances de réussir la transition vers
des centres de perfectionnement à l’extérieur
et l’intégration de circuit à forte valeur ajoutée
pour leurs carrières.
Pour revenir sur les performances des années
80, il est certain que l’écart s’est creusé entre
le Sénégal et l’Afrique d’une part et quasiment
le reste du monde ou le tennis est bien im
planté d’autre part . La preuve est que vers
les années 80 des joueurs sénégalais, ivoi
riens, nigérians, marocains zimbabwéens,
sud-africains etc. pouvaient être classés
entre la 200ème place et la 20ème place mon
diale, ce qui n’est pas du tout le cas au
jourd’hui . La paupérisation de niveau, pour
emprunter le terme aux économistes, est de
venue absolue. Les raisons sont multiples,
Le diagnostic révèle une multitude de raisons
qu’il serait long d’exposer ici.
Concernant la coupe Davis, il nous faut amé
liorer notre position sur le plan africain . L’an
née dernière nous avons réussi à passer du
Groupe V au groupe IV . Cette année nous
ambitionnons de rejoindre le groupe III . Nous
avons 2 à trois joueurs dans le circuit qui peu
vent dans les années à venir nous valoir d’at
teindre l’élite africaine dans cette compéti
tion.
Yaya Doumbia, pur produit du tennis sé
négalais, a gagné les tournois prestigieux
de Lyon et Bordeaux en France.
Il s’est aussi illustré dans plusieurs tour
nois ATP. Mais depuis, aucune autre pé

pite. La politique de la FST, sur le plan de
la formation, interroge.
N’est-ce pas ?
J’ai toujours considéré le cas de DOUMBOUIA,
comme une exception . Comment expliquer
que parmi les joueurs de sa génération il fut
le seul à arriver à ce niveau laissant bien loin
derrière ceux qui sont issu du même moule
que lui ? Un début de réponse est qu’il a
mieux su assurer sa connexion avec le tennis
de haut niveau à l’extérieur.
Mes assertions ci-dessus ne nient pas le fait
que certaines fédérations qui se sont succé
dées n’ont jamais réussi à assoir une stratégie
pour réussir la transition de formation locale
vers la mise en orbite des jeunes talentueux
vers des environnements favorables à leur
éclosion . D’autres n’ont même pas réussi le
premier palier ( formation d’une base locale).
Il faut désormais se battre dans un environ
nement local difficile pour reconcentrer les
efforts dans un premier temps sur la forma
tion locale dans un contexte que nous
connaissons tous ( infrastructure-inaction
manque de moyens etc…)
La pratique du tennis est restreinte et
profite le plus aux milieux aisés.
Que faire pour populariser la discipline
dans les écoles publiques, les quartiers
périphériques, entre autres ?
C’est vrai, en partie, pour les pratiquants plus
ou moins adultes qui n’ont que l’ambition de
jouer pour se faire plaisir et maintenir leur
état de santé . Cela l’est moins pour les jeunes
joueurs sur lesquels un espoir peut être fondé
et qui viennent de milieu relativement mo
destes Les jeunes joueurs sortis de STADE
LSS, du TCD illustrent bien ce propos.
Pour populariser d’avantage, nous nous ap
puierons sur la reconquête des courts du
stade, sur la redynamisation des programmes
d’entrainement au TCD, sur la maitrise des
activités en Casamance, dans la région de
Mbour, de Thiès et de Saint-Louis. La possi
bilité d’encadrer des activités au niveau des
sites disposant de courts de tennis viendrait
renforcer cette dynamique.
Depuis votre prise de fonctions,avez
vous tenu des séances de travail avec le
ministère des Sports,les sponsors poten
tiels et les dirigeants de clubs ?
Non pour le Ministère mais nous sommes en
contact avec ses Directions concernant le
sujet des infrastructure notamment le STADE,
LE SPORTING, LE DUC qui ont tous perdu
leurs courts.
Oui, concernant les présidents de Club qui
ont tous été rencontrés et avec lesquels nous
avons instaurer une stratégie de communi
cation régulière concernant le fonctionne
ment de la fédération, Nous en sommes à la
communication N°9.
Nous sous sommes fixé comme objectif, de
replacer les clubs au centre des préoccupa
tion de la FST dont ils sont l’émanation.
Oui pour les sponsors. nous avons commencé
et espérons des résultats.
Vous aviez lancé une opération de recen
sement des courts de tennis disponibles
dans le pays.
Qu’avez-vous tiré de cette action d’iden
tification des infrastructures ?
En avez-vous fait de même en ce qui
concerne les professionnels du tennis (pro
fesseurs, entraineurs, envoyeurs etc.) ?
L’identification est en cours concernant les
infrastructures le plus dure sera de créer des
ilots de vie tennistique organisés à ce niveau
Le recensement des professionnels est réalisé
à 75 % selon le plan d’action sur ce point que
nous monitorons.
En toute logique une action de formation
ciblée à moyenne échelle, devrait être
engagée par la FST. Avec quels moyens ?
C’est envisagé. La FIT contribue déjà, de ma
nière significative. il faudra compléter avec
des ressources qu’il faudra impérativement
aller chercher.
Il y a aussi la question importante de l’in
formation pour mieux faire connaître le
tennis et battre en brèche les fausses opi
nions sur le tennis « sport bourgeois »,
«cher », « incessible ».
Le tennis est un sport qui exige effort et rési
lience et qui peut se pratiquer toute la vie.
Il faudrait sensibiliser les journalistes eux
Qui peuvent faire passer le message.
C’est vrai. C’est un sujet qui est toujours au
centre des discussions lorsque nous rencon
trons des journalistes, la preuve c’est que cet
interview n’a pas échappé à la règle . Notre
chargé de communication en fait un véritable
plaidoyer, nous l’accompagnerons dans cette
croisade en espérant être bientôt définitive
ment entendu.