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CONGRÈS ORDINAIREHommage au secrétairegénéral Moustapha Niasse

L’événement particulier qui nous ras
semble aujourd’hui, nous place dans
une situation redoutable : celle de
porter témoignage, non par crainte de nous
adonner à cet exercice, sûrement pas, mais
plutôt parce que nous ne voudrions pas que
cet acte ne s’entende comme un ‘’adieu’’, tel
que c’est souvent le cas !
Nous avons pris un énorme plaisir à écouter
et à lire, en termes de témoignages, tout ce
qui s’est dit ou écrit à l’endroit du Président
Moustapha Niasse, et, de ce fait, nous
conviendrons aisément qu’on ne comprendra
probablement jamais rien au politique si on
se sent incapable d’admirer les grands
hommes politiques, ceux de la trempe du
Président Moustapha Niasse ; qui savent in
fléchir le cours de leur destin ; qui savent pas
ser de l’administration des choses au gou
vernement des hommes ; qui savent incarner,
à un certain moment particulier de l’histoire,
le destin de leur peuple ; qui savent délivrer
la politique du langage de la pure gestion
pour l’exprimer plutôt dans le langage de
l’Histoire. Dans un aphorisme de la période
d’Iéna, Hegel écrivait : ‘’Tu ne seras pas mieux
que ton temps, mais ton temps, tu le seras
au mieux’’. Si je ne peux sauter par-dessus
mon temps, tout au moins je saurai l’habiter
en incarnant l’esprit qui l’anime et ne cesse
de le porter au-delà de lui-même vers un but
majeur. N’est- ce pas Max Weber, célèbre so
ciologue allemand, hanté par l’horreur généré
par la première guerre mondiale, qui s’expli
quait ainsi : l’homme politique est ‘’celui qui
met sa main dans la roue de l’histoire’’. C’est
ce qui fait la grandeur mais aussi la difficulté
de l’engagement politique.
Et, s’il est avéré que tout pouvoir rencontre
naturellement des difficultés, compte-tenu
du caractère souvent clivant des hommes
politiques, il n’en demeure pas moins vrai
que pour ce qui touche à la nature des
hommes (loin du sens où Machiavel l’a ana
lysée), il convient de s’arrêter un peu, afin de
pouvoir situer sa part de vérité. Et pour nous
qui avons eu le privilège de suivre de près le
Président Niasse, il incarne à nos yeux tout
ce que le bon disciple incarne aux yeux de
son maître. Sa proximité avec le poète – Pré
sident qui fut le socle de sa dimension intel
lectuelle, lui aura inculqué tant de qualités
qui, analysées d’un point de vue philoso
phique, divulguent un cartésianisme rigou
reux (le sens de l’organisation et de la mé
thode) tout entier tourné vers une maîtrise
parfaite de la connaissance de ce qui peut
sembler infini (la quête de l’Idée, dirions
nous, en philosophie !).
Pour cela, Senghor aura bien préparé celui
qui fut son Directeur de Cabinet à l’âge de 29
ans à son départ, avant de lui intimer l’ordre
qui signe de la séparation du maître et de
l’élève et que commande Zarathoustra de ma
nière terrible : « Quitte-moi maintenant » !
Mais, il est difficile de s’affranchir de certaines

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