Alioune Sarr annonce un projet de décret pour réguler le secteur

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Pour désamorcer la tension et harmoniser les positions des parties en conflit, le ministre du Commerce, de la Consommation, du Secteur informel et des Petites et moyennes entreprises (Pme), Alioune Sarr, a rencontré le 17 juillet dernier les commerçants du Sénégal. Après les avoir écouté, il leur a rappelé les principes de l’économie de marché et promis de prendre les dispositions nécessaires pour réguler le secteur du commerce au Sénégal au bénéfice de tous les acteurs.
Pour le président de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois/Jappoo), Idy Thiam, leur mouvement de protestation s’explique et se justifie par le fait que « nous n’avons d’autre solution que Auchan dégage ». C’est ainsi que les commerçants se disent disposés à rembourser ce que l’enseigne française a déjà financé au Sénégal. « Ditesnous
combien Auchan a investi nous le remboursons afin qu’il parte », a-t-il déclaré au ministre du Commerce, de la Consommation, du Secteur informel et des Petites et moyennes entreprises (Pme). Alioune Sarr, après avoir pris acte des griefs de ces hôtes commerçants, leur rappellera que « dans un pays de démocratie, comme le Sénégal, la concertation est permanente et dans tous les domaines. Et le gouvernement du président Macky Sall est à l’écoute des citoyens pour mieux appréhender les problèmes qui se posent à eux pour trouver
des solutions satisfaisantes pour les uns et pour les autres ». Il a en outre mis en exergue le rôle de l’État en tant qu’arbitre pour « favoriser une saine et loyale concurrence à l’avantage des consommateurs » non sans leur réitérer la nécessité de pérenniser la distribution multiforme par les grandes surfaces, les moyennes, les petites, les commerces de proximité, les boutiques de quartiers, les étals etc

« Rien n’interdit à Auchan d’exercer au Sénégal », selon Alioune Sarr

Selon Alioune Sarr, le Sénégal est aujourd’hui dans un système de libéralisation du marché. « Il n’y a aucune loi interdisant à Auchan d’exercer ses activités au Sénégal », leur a-t-il fait savoir. Une façon de leur dire de mettre du bémol dans leur revendication principale ; le départ de « Auchan ». Toutefois, le ministre du Commerce a promis le soutien de l’Etat pour les accompagner dans leurs activités. Non sans relever la désorganisation dans le secteur du commerce du à un défaut de cadre juridique approprié. « Le pré- sident de la République a demandé au Premier ministre de prendre toutes les mesures pour optimiser le commerce sénégalais », a-t-il soutenu. Et pour combler ce vide juridique, un projet de décret serait conçu sou peu pour imposer une autorisation préalable avant l’ouverture de toute grande surface dépassant 300 m2. En effet, renseigne le ministre, un décret portant sur l’autorisation préalable de toute ouverture d’un magasin qui dépasse 300 mètres carrés est en gestation comme cela se fait dans tous les pays modernes ». « Nous allons réguler la grande distribution et le commerce de proximité pour que chacun, à sa place, cohabite pour l’intérêt du pays », a-t-il promis, rappelant que le Sénégal est dans une compétition nationale, régionale et mondiale qui doit être soutenue par tous », leur a-t-il annoncé. Selon le ministre, ce cadre juridique va permettre la coexistence pacifique entre les grandes surfaces et les petits commerces. Il permettra en outre à l’Etat de mettre un terme l’anarchie qui règne dans le secteur. M. Sarr est d’avis qu’« un dispositif juridique d’encadrement, organisant clairement les règles relatives à la distribution, les obligations et charges qui pèsent sur chaque acteur (producteurs, dé- taillants, grossistes), les modalités des approvisionnements les installations et les équipements commerciaux, les règles spécifiques aux grandes surfaces » doit être mis en place. Il a en outre le promis le soutien de l’Etat « pour les accompagner dans leurs activités ». À cet égard il a rappelé, à juste raison, la mission qui lui a été assignée par le chef de l’État, le président Macky Sall, lors du conseil des ministres du 11 juillet dernier, « pour prendre, sans délai, toutes les mesures né- cessaires à l’actualisation de la réglementation sur la gestion de l’urbanisme commercial, afin d’optimiser le déploiement spatial, administratif et économique des commerces de proximité et de la grande distribution ». L’État va ainsi assumer son rôle de régulation et de contrôle, notamment des prix des biens et des services sur les marchés tout « en veillant à la sécurité des aliments et au contrôle rigoureux de la commercialisation des médicaments ». C’est pour quoi « la législation, en vigueur, va être modifiée pour que l’implantation des grandes surfaces répondent à des impératifs sociaux, économiques et d’aménagement du territoire ». APPEL À L’APAISEMENT L’État ayant ainsi l’obligation de faire respecter, par tous, les règles de concurrence, le choix de « mettre sur pied un comité de pilotage chargé de la préparation et de l’organisation des concertations » est judicieux et témoigne d’une approche inclusive qui mérite d’être saluée ». Ainsi, la balle est dans le camp des acteurs qui doivent être à la hauteur des enjeux économiques et sociaux. Auchan est le bienvenu au Sénégal et doit plutôt inspirer et susciter des vocations. Selon Alioune Sarr, cette réussite prouve aussi que la politique du président Macky Sall réussit et attire les investisseurs et il faut s’en féliciter pour mieux ouvrir les portes, dans le respect réciproque, le dialogue et l’ouverture d’esprit qui permettent de défendre les intérêts bien compris d’un pays et de ses citoyens dans le contexte de la mondialisation ». Aussi, il a appelé tous les acteurs sénégalais du commerce à « faire preuve de responsabilité et de sagesse » en évitant « toute prise de position xénophobe dans la controverse » autour de l’enseigne française de distribution agro-alimentaire. En effet, considérant que « nous avons des valeurs » et qu’ »un pays est structuré par des valeurs », il estimera que « les femmes et les hommes publics doivent incarner ces valeurs ». Mieux, « les Sénégalais de la diaspora envoient des milliards de Francs Cfa dans le pays et pourtant, ils vivent et travaillent dans des pays étrangers », a-t-il rappelé. Pour le ministre du Commerce, « c’est cela la responsabilité. Le populisme et la démagogie politique ne doivent pas nous pousser à adopter de tels actes. J’en appelle à la responsabilité de part et d’autre ». Invite réaffirmée le 19 juillet passé lors d’une audience avec l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) qui a eu « a eu “une position de sagesse, une position responsable, équilibrée “. « Nous devons avoir une stratégie apaisée. C’est notre pays, ce sont les Sénégalais qui vont dans les supermarchés et qui font de petits commerces. Il faut éviter l’affrontement et tout propos qui peut ressembler à de la xénophobie », dira-t-il.

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