MESSAGE A LA NATION DE SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT MACKY SALL A L’OCCASION DU NOUVEL AN

0
473

Mes chers compatriotes,

Je suis heureux de vous adresser mon message de vœux à l’occasion du nouvel an. D’abord, je me joins à vous en prières, pour le repos de l’âme de nos chers disparus et le prompt rétablissement de nos malades. Je pense à toutes celles et à tous ceux dont les conditions de vie difficiles nous rappellent le devoir de solidarité qui nous lie. Je salue et encourage nos vaillantes Forces de défense et de sécurité, engagées au service de la nation et de la paix dans le monde. Cette année a été marquée par l’échéance
électorale du 24 février, que nous avons franchie dans le calme et la sérénité. Le mérite vous revient, mes chers compatriotes. Rendons donc
grâce à Dieu. Pour ma part, je vous réitère mon engagement à vous servir et à préparer avec vous LE RENDEZ- VOUS AVEC L’AVENIR ou LIGGÉEYAL ËLLËK. Préparer l’avenir, c’est d’abord réussir les plus larges convergences possibles autour des grandes questions d’intérêt national au cœur des politiques publiques. C’est tout le sens de l’appel au dialogue national que j’ai lancé au lendemain du scrutin présidentiel. Le 26 décembre, j’ai installé le Comité de pilotage du dialogue qui servira de cadre de facilitation des échanges sur les différentes thématiques à l’ordre
du jour. Je salue l’engagement de toutes les forces vives
de la Nation dans ce dialogue. Avec la bonne volonté de tous, j’ai confiance qu’à l’issue des trois mois que dureront les concertations, nous parviendrons à de nouveaux consensus pour conforter l’expérience démocratique et le progrès économique et social de notre pays. Préparer l’avenir, c’est aussi consolider notre marche vers une émergence solidaire et inclusive, ce que j’appelle le Sénégal de tous, le Sénégal pour tous. En dépit d’une conjoncture mondiale difficile, nous gardons résolument le cap sur la voie du développement économique et social. Les fondamentaux de notre économie restent solides, avec une inflation maîtrisée, un
endettement prudent et productif, la réduction constante du déficit budgétaire, de 6,7% en 2011, à 3,7% en 2019, et un taux de croissance encore supérieur à 6% cette année. Mais nous devons aller de l’avant et plus vite ; car pour les peuples qui marchent à l’appel de leur destin, le progrès se mesure par leur capacité de presser le pas pour mieux répondre au
commandement de l’histoire. Aujourd’hui, nous sommes à une étape de notre marche où l’histoire nous commande d’atteindre l’objectif d’émergence à l’horizon 2035, pour nous libérer, par le travail, des avatars de la pauvreté et du sous-développement. Préparer l’avenir, c’est également assumer nos responsabilités en tant qu’africains, soixante ans après les indépendances, à travers une intégration économique régionale plus forte et plus solidaire. Je salue, à cet égard, le processus de création d’une monnaie unique ouest-africaine, l’Eco, à partir de 2020. C’est une heureuse perspective. Au demeurant, d’ici l’entrée en vigueur effective de l’Eco, rien ne changera quant à la parité fixe de notre monnaie. Préparer l’avenir, c’est cultiver l’esprit de diligence dans l’administration et consolider la gouvernance sobre et vertueuse que nous avons érigée en principe de gestion des affaires publiques. Il nous faut rompre avec la routine bureaucratique pour une action publique plus diligente et plus
efficace. Je tiens, en particulier, à l’application intégrale du programme de dématérialisation des procédures et formalités administratives. Nous serons au rendez-vous de 2035 en marchant au rythme du fast track. Parce que rien ne peut attendre. Tout est urgent et prioritaire. De même, la rationalisation des dépenses de fonctionnement de l’Etat se poursuit. Déjà, la facture téléphonique de l’administration a été réduite de façon substantielle. Le même effort es en cours pour les dépenses en électricité, parc automobile et logements administratifs. Les économies ainsi réalisées serviront à renforcer le financement de nos programmes sociaux. Préparer l’avenir, c’est enfin poursuivre la consolidation des bases productives de notre économie. La modernisation progressive des secteurs vitaux
de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche nous rapproche de l’objectif d’autosuffisance alimentaire. Malgré une saison des pluies tardive, les niveaux de production sont satisfaisants. En soutien aux producteurs, le prix plancher du kilogramme d’arachides est maintenu à 210 francs. Grâce aux efforts de mécanisation, de certification des semences, de subvention des intrants, de diversification des spéculations et de multiplication des fermes rurales, les performances de notre agriculture restent constantes.
Elles seront davantage renforcées avec la mise en place de l’Agropole Sud pour soutenir la création de
chaînes de valeurs par la transformation locale de
produits agricoles dans les régions de Ziguinchor,
Sédhiou et Kolda.
La réalisation de projets d’infrastructures sur
l’ensemble du territoire national se poursuit,
parce qu’elle est indispensable à l’émergence. Ainsi, en plus des projets achevés en 2019, plus de
trente chantiers sont actuellement en cours, de la
dorsale du daandé maayo sur la rive du fleuve
Sénégal au nord, au Bus Rapide Transit à Dakar, et
aux boucles du Boudié, du Fouladou et des
Kalounayes au sud ; en attendant le lancement
prochain du grand projet autoroutier Mbour-
Fatick-Kaolack.
Sur le volet ferroviaire, je me réjouis d’annoncer
qu’en accord avec la République sœur du Mali, le
chemin de fer Dakar-Bamako sera bientôt
réhabilité et modernisé dans des conditions qui
assurent sa rentabilité et sa pérennité.
L’énergie est un autre pilier essentiel de
l’émergence. Grâce aux efforts soutenus
d’investissement et de réforme, nous avons
redressé le secteur et nettement amélioré ses performances, avec une puissance installée de
1229 MW.
Après l’hydroélectricité et le solaire, notre pays
entre dans l’ère de l’éolienne, avec la mise en
service de 55 MW sur les 158 MW prévus à la
centrale de Taïba Ndiaye.
En outre, le gouvernement est en train de mettre
en place une stratégie de conversion du gaz en
électricité ; ce qui nous permettra, dès le
démarrage de notre propre production de gaz, en
2022-2023, d’être à l’abri des fluctuations des prix
de l’électricité dues à la conjoncture
internationale.
D’ici là, nous devrons investir 600 milliards de
FCFA afin que nos compatriotes qui vivent encore
à l’ère de la bougie et de la lampe à pétrole accèdent, enfin, à l’électricité. C’est cela aussi le
Sénégal pour tous.
Et c’est dans ce contexte que la subvention au
secteur a été réduite ; d’où un ajustement des
tarifs pour certaines catégories d’abonnés. Je
précise que cette mesure n’entrainera aucune
hausse du prix de l’électricité pour tous les
abonnés relevant de la tranche sociale.
Ma vision d’un développement solidaire et inclusif
reste intacte, pour l’accès universel à cinq
objectifs majeurs à l’horizon 2025 : accès à l’eau
et à l’assainissement, accès à l’électricité, aux
services de transport, à la santé, et à l’éducation ;
une éducation de qualité, qui prépare mieux notre
jeunesse à l’employabilité et à la vie productive.
Ainsi, l’année 2020 verra l’ouverture de 13
Centres de formation professionnelle, et le lancement des travaux pour 15 autres, au titre du
Programme de 45 Centres départementaux de
formation professionnelle.
Nos instruments de solidarité, de justice sociale et
d’équité territoriale seront aussi renforcés.
Avec un budget de plus de 300 milliards de fcfa
pour sa Phase 2, le PUDC continuera de doter les
zones de vulnérabilité rurale et urbaine en pistes
de désenclavement, forages, électricité et
équipements divers.
Il est heureux de constater qu’au-delà de sa
vocation de solidarité, le PUDC contribue à faire
émerger une véritable économie rurale, par la
création d’activités génératrices de revenus.
C’est l’une des finalités de ce Programme : sortir
les populations vulnérables de la pauvreté, afin que les bénéficiaires d’aujourd’hui, deviennent les
producteurs de demain.  
Mes chers compatriotes,
La protection de la condition féminine et de
l’enfance reste un défi de notre temps.
Nous devons mettre fin à la violence faite aux
femmes et aux filles, et mieux protéger l’enfance.
Les femmes, les filles, sont nos mères, nos
épouses, nos enfants. Elles constituent l’autre
moitié sans laquelle notre tissu social est
incomplet et méconnaissable. Dès lors, violenter
une femme, violenter un enfant, c’est froisser et
abîmer notre tissu social.
C’est pourquoi j’ai soumis à l’Assemblée nationale,
qui l’a adopté hier à l’unanimité, un projet de loi
qui criminalise désormais les actes de viol et de pédophilie. Ainsi, les peines applicables à ces actes
ont été considérablement alourdies, sans
possibilité de sursis.
Je suis tout autant déterminé à poursuivre la lutte
contre le phénomène des enfants de la rue et leur
maltraitance.
De même, s’agissant de la criminalité organisée,
les services de l’Etat restent mobilisés contre le
trafic de drogues et autres flux illicites. Aucun
répit ne sera laissé aux trafiquants dans la lutte
contre ces fléaux.
Ce soir, mes chers compatriotes, je souhaite aussi
vous entretenir du Sénégal zéro déchet, le
Sénégal propre. Ce Sénégal est possible si nous y travaillons et si
chacun de nous considère le pays comme sa
propre demeure.
Je lance un appel solennel à une mobilisation
nationale et citoyenne contre l’insalubrité et
l’occupation anarchique de la voie publique. J’y
invite instamment les élus locaux et les
mouvements associatifs.
Comme vous le savez, le Gouvernement a déjà
engagé les opérations de désencombrement. Elles
seront poursuivies sur l’ensemble du territoire
national avec l’appui de l’administration et des
collectivités territoriales.
Un programme d’aménagement paysager urbain,
de traitement et de valorisation des déchets, sera
aussi mis en place sans délai, pour des villes
vertes, zéro déchet. En outre, le gouvernement proposera un projet de
loi portant sur la création d’une Brigade spéciale
de lutte contre les encombrements,
l’aménagement de fourrières et la modification
des amendes pour encombrement de la voie
publique.
A travers les mouvements associatifs qui mènent
des actions régulières de nettoiement et
d’entretien de nos espaces publics, vous êtes
nombreux à montrer que le Sénégal peut et
mérite d’être plus propre.
Je salue ces belles initiatives citoyennes. Pour
soutenir cet élan volontariste et l’inscrire dans la
durée, j’ai instauré le Grand Prix du Président de
la République pour la Propreté et la Journée
mensuelle du nettoiement, dont la première édition se tiendra dès ce samedi 4 janvier 2020. Je
vous invite à y participer massivement.
Mes chers compatriotes,
Alors que nous passons paisiblement la fin de
l’année, d’autres peuples n’ont pas cette chance.
Je pense, en particulier, à nos frères et sœurs de
pays de la sous-région durement éprouvés par le
deuil et l’angoisse d’attaques terroristes
meurtrières.
En votre nom et au mien propre, je leur
renouvelle nos sentiments fraternels de solidarité
et de compassion.
La violence qui secoue le monde doit
constamment nous rappeler la chance que nous
avons de vivre en paix, et la responsabilité qui
nous incombe de la préserver. Nous en sommes à la fois les héritiers et les
gardiens ; parce que cette paix est un legs que
nous ont laissé les générations passées ; un legs
qu’il nous faut entretenir et transmettre aux
générations futures.
C’est dans cet esprit, mes chers compatriotes, que
je vous adresse mes vœux ; vœux de paix,
d’abord ; de bonne santé, de bien-être et de
réussite, ensuite.
Et avec vous, je souhaite que la paix et la sécurité
continuent de régner sur notre cher pays, afin
qu’il reste toujours paisible et stable, uni et en
marche vers un destin radieux. Bonsoir et
déwéneti.

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here