AMADOU BA, NOUVEAU PREMIER MINISTRE
Les armes politiques
d’un mortal kombat

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La nomination de Amadou Ba est bien accueillie par les sénégalais, journalistes compris.

Une fois n’est pas coutume, il n’y a eu
aucune critique acerbe, ni même des
sons de cloche discordants, au point
de troubler le sommeil des uns et des autres.
Et surtout pas de « concert de casseroles ».
Pourtant les opposants ont en face d’eux un
premier ministre qui a, d’emblée, annoncé
la couleur : « il est en mission » et entend «
mener le combat ».
Moins une « remontada » qu’une reconquête
des électeurs perdus entre élections locales
et législatives, emportés par les listes parallèles, les vote-sanction, la morosité du « climat
économique » et, surtout la faible réaction
de nombre de ministres, directeurs de sociétés et autres leaders de la coalition BBY qui
ont souvent été aux abonnés absents.
Amadou Ba va devoir remobiliser tout le
monde, en tant que chef de l’équipe gouvernementale et participer activement à l’offensive politique de la coalition présidentielle.
Son équipe a fière allure, avec des revenants
expérimentés qui ont su digérer leur « traversée du désert », en restant loyaux et patients,
comme lui-même qui a montré l’exemple,
Aly Ngouille Ndiaye et Mame Mambaye Niang.
Mais aussi de nouvelles têtes bien pleines
comme Oulimata Sarr propulsée au poste
stratégique de ministre de l’économie, une
première pour une femme.
Ce qui, soit dit en passant fait, plus ou moins,
passer la pilule du peu de nombre de « lionnes
» sélectionnées. 8 sur un total de 38, c’est peu,
même si la parité, selon la loi, n’est exigée
que pour les postes électifs. Il y a aussi le retour au ministère de la justice du Professeur
Ismaila Madior Fall (qui avait été déjà Garde
des Sceaux (en 2017/2019) dont l’expertise
force le respect de tous. Amadou Moustapha
Ba atterrit au ministère des Finances, lui qui
était Directeur du Budget et dont la compétence est indiscutable et indiscutée, si on
peut dire.
Victorine Ndèye est honorée pour sa combativité, sa compétence et son courage politique,
elle qui a imprimé sa marque dans la région
de Ziguinchor. Tout comme Doudou Ka, un
battant hors pair doublé d’un ingénieur des
ponts et chaussées, banquier aussi, avec un
parcours scolaire et universitaire remarquable.
Ces deux-là font honneur à la région de Ziguinchor où ils militent et font face au populisme de Ousmane Sonko. Avec courage !
Eux sont déjà dans le combat !
A l’évidence les identités remarquables ne
manquent pas dans ce nouveau gouvernement et on comprend que les citoyens leur
accordent leur confiance, à priori.
Mais vont les juger à leurs actes.
Amadou Ba a 100 jours pour convaincre et
transformer l’état de grâce dont il jouit, en
dynamique victorieuse, à l’horizon 2024.
Il a moins de 18 mois pour transformer l’essai.
Ce n’est pas beaucoup, mais une reconquête
de l’opinion est bien possible car le propre
des votes suscités par le mécontentement
est qu’ils sont faciles à retourner.
Si et seulement si des actes forts, qui impactent positivement le panier de la ménagèreavec une baisse réelle des denrées de première nécessité-sont posés et reconnus
comme tels par les populations. Une communication performante doit être au rendezvous et la nomination de Yoro Dia, comme
ministre et coordonnateur de la communication à la Présidence de la République est
rassurante à cet égard. Ce dernier est un journaliste respecté, universitaire qui sait défendre
ses opinions, de manière pertinente.
Évidemment, il faudrait que les « médias
d’État » s’adaptent à ce nouveau contexte politique dont la composition de l’Assemblée
nationale est un reflet éloquent.
Convaincre en suscitant l’adhésion est un
défi à relever, et au pas de charge.
C’est possible si tout le monde joue sa partition et il appartient au premier ministre -qui
est en réalité le « premier des ministres »,
dans un régime présidentiel, de donner le la.
Fonctionnaire appartenant à la « Noblesse
d’État », Amadou Ba qui a gagné ses galons
d’homme d’État (ministre des Finances pendant 6 ans, ministre des Affaires étrangères),
a le background pour réussir sa mission. Et
gagner son « combat » contre des opposants
capables de toutes les dérives populistes et
antidémocratiques. Que tout le monde se le
tienne pour dit.

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