Le monde vit une inflation des prix de denrées de première nécessité
inédite. Presque tous les produits sont concernés. Face à cette situation
et pour éviter que les populations subissent outrageusement ce renchérissement généralisé, le gouvernement du Sénégal, sous l’impulsion du Président Macky Sall, a pris onze mesures de baisse des prix
après une large concertation avec l’ensemble des acteurs.
Avec la Covid-19 puis la guerre en
Ukraine, c’est comme si le monde est
tombé, entre 2000 et 2022, de Charybde
en Scylla. Aux effets dévastateurs de la pandémie sont venus s’ajouter les contrecoups du
conflit entre la Russie et l’Ukraine. Un double
impact auxquels l’économie mondiale et les
circuits mondiaux de distribution agroalimentaire n’ont plu résister. Avec, pour résultat, une
inflation généralisée des prix de toutes les denrées de consommation courante. Dans certains
pays, pauvres comme développés, des émeutes
ou des manifestations contre la vie chère ont
éclaté. Les gouvernants se triturent les méninges
pour trouver des solutions avant que le couvercle ne saute sous le bouillonnement des revendications sociales. Au Sénégal, non plus
épargné par le renchérissement des prix des
produits de première nécessité, les autorités
ont très tôt prix la mesure de la gravité de l’heure.
Ainsi, dès l’installation du nouveau gouvernement marquée par le retour du poste de
Premier ministre, le premier acte posé a été
de convoquer une concertation nationale sur
la vie chère. Une initiative qui a permis de
larges discussions entre le Président de la
République et son gouvernement d’un côté,
et les différents acteurs du monde socioéconomique de l’autre. Des échanges qui ont
abouti, après quelques semaines, à l’adoption, par le Président Macky Sall, de onze mesures, le 5 novembre passé. De l’alimentaire
(riz, sucre, huile, lait, produits horticoles…)
au loyer, plusieurs secteurs sont concernés.
Le kilogramme de riz brisé est passé de 350
à 325 FCfa. L’huile de palme, de 1200 à 1100
FCfa le litre. Pendant ce temps, le kilogramme
de sucre a connu une baisse de 25 Fcfa passant de 600 à 575 FCfa.
BAISSE DE 20 % DU PRIX DU LOYER
Pour le loyer, il y a eu une baisse de 20 %
pour les locations inférieures à 300 000 FCfa,
10 % pour celles comprises entre 301 000 et
500 000 FCfa et 5 % pour les locations de plus
de 500 000 FCfa. Décision importante, les
quatre mois de caution qu’exigeaient courtiers et bailleurs sont désormais interdits. Le
Président Macky Sall a décidé de limiter la
caution à deux mois seulement, mieux, le
premier est payé au comptant, l’autre étalé
sur l’année. Les autres mesures concernent
les frais de scolarité. Ils sont désormais gratuits pour le primaire et le préscolaire public.
Pour le collège et le lycée, ils sont fixés à 3000
FCfa et plafonnés à 5000 FCfa. Pour le privé,
il y a une baisse de 10 % du préscolaire au
secondaire. Pour l’enseignement supérieur
privé, la baisse est comprise entre 5 et 10 %.
Pour le secteur de la construction, le fer à
béton connait une baisse des prix comprise
entre 50 000 et 120 000 FCfa, selon le diamètre. Dans le secteur horticole, l’oignon local
est désormais vendu à 400 FCfa le kg contre
500 FCfa avant cette mesure. L’oignon importé, jusqu’ici vendu à 700 FCfa le kg, passe
à 500 FCfa. Quant à la pomme de terre locale,
le kg passe de 600 à 400 FCfa. L’importée
passe de 700 à 500 FCfa. La carotte, quant à
elle, passe de 500 à 400 FCfa le kg. L’aliment
de volaille, vendu à 20 000 FCfa le sac de 50
kg, est désormais cédé à 18 000 FCfa. Le poulet à 2500 FCfa. Le kilogramme de viande de
bœuf passe de 4000 à 3600 FCfa, tandis que
celui du mouton passe de 4500 à 4300 FCfa.
Pendant ce temps, le prix du kg de lait en
poudre passe de 3000 à 2750 FCfa.
UNE POLITIQUE D’INCLUSION ASSUMÉE
Le Président de la République a justifié ces
larges concertations, entamées le 26 septembre, par le fait qu’il fallait écouter les différents
segments avant de prendre une quelconque
mesure. Ainsi, Macky Sall ne dévie pas de de
l’allée qu’il s’est tracée depuis son avènement
au pouvoir et qui va au rythme de l’inclusion
sociale. Une politique qui repose beaucoup
sur des mesures de subventions même si le
Fmi et la Banque mondiale ne sont pas très
chauds à cette idée.
Si prendre une mesure de baisse est une
chose, veiller à son application en est une
autre. Et l’histoire récente l’a prouvé. Pour
faire appliquer ces mesures, le Ministère du
Commerce, des Pme et de la Consommation
a déployé 1000 volontaires de la consommation sur le terrain. Une manière de contraindre
les commerçants à les appliquer. Et le gouvernement semble déterminer pour l’application comme en atteste les opérations de
contrôle effectuées le lundi 14 novembre dernier et qui ont pris de saisir les produits de
certains commerçants récalcitrants, d’infliger
des amendes à certains.